Définition :

Furoshiki : technique japonaise du pliage et du nouage de tissu destinée à l’emballage des cadeaux, le transport des effets personnels et des objets de la vie quotidienne. Terme désignant également le carré de tissu utilisé pour cette technique.

détail d'estampe d'Hokusai

légende : Détails de « Fermiers traversant un pont suspendu à la frontière des provinces de Hida et d’Etchu », extrait de Vues pittoresques des ponts de diverses provinces, Hokusai, env. 1834, The Metropolitan Museum of Art de New-York.

Histoire :

Le furoshiki est apparu à l’époque Nara (710-794 ap JC) sous le nom de Tsutsumi, emballage. Il était utilisé pour garder des objets de valeur comme les objets du trésor impérial de Shoso-in au temple Todai-ji à Nara.

A la période Heian (794-1185) ce tissu est appelé Koromozutsumi, emballage vêtement, 1er terme que l’on retrouve dans des documents écrits.

A l’époque Kamakura (1185-1336)
on utilise le terme Hirazutsumi, paquet à plat. Au fil des siècles le furoshiki prendra des noms différents mais aura toujours plus ou moins la même utilisation par la population qui a trouvé ce moyen pratique et rapide pour emballer leurs effets personnels et se déplacer rapidement lors des pèlerinages ou en temps de guerre pour éviter les pillages.

Enfin le mot furoshiki (étaler au bain) apparait à l’époque Muromachi (1336-1573) lorsque le shogun Ashikaga Yoshimitsu fait construire un grand bain dans sa résidence à Kyôto et y invite de nombreux seigneurs qui utilisent ce tissu au blason de leur famille pour éviter de mélanger les kimonos et autres effets personnels. Ce terme se généralise à l’époque Edo (1603-1868) avec l’usage plus régulier des bains publics permettant de ne pas mélanger ses affaires et de s’essuyer les pieds à la sortie du bain. Ils étaient souvent aux blasons des familles nobles.

Le furoshiki est employé pour emballer et porter toutes sortes d’affaires. Ainsi on le retrouve dans la liste des effets personnels du Shogun Tokugawa Ieyasu (1543-1616).
A Edo, aujourd’hui Tôkyô, les incendies étant fréquents, les furoshiki étaient toujours prêts pour emporter futons et affaires.

Les marchands utilisent aussi cette technique pour transporter les marchandises et les mettre en valeur auprès de leur clientèle. Ils s’en servent aussi comme support publicitaire. Ils contribueront ainsi beaucoup à sa diffusion.

Le furoshiki est aussi l’art d’emballer les cadeaux. L’emballage fait ainsi partie intégrante du cadeau. Au Japon, on fait aussi bien attention au contenu qu’au contenant. On met un grand soin à l’emballage qui, selon les occasions, les saisons, ou les personnes à qui on les offre, changent de matière, motifs ou couleurs.

Ecologie :

Après la seconde guerre mondiale, le furoshiki tombe en désuétude avec la généralisation des sacs plastiques et papiers. Mais depuis une dizaine d’année, le Ministère de l’environnement japonais l’a remis au goût du jour et prône le développement de ce geste écologique pour lutter contre la surconsommation des sacs plastiques et des emballages papier. Le furoshiki s’inscrit parfaitement dans la politique des 3R (réduire, réutiliser, recycler), proche du mouvement Mottainai (venant de l’expression mottainai, sentiment de gaspillage qu’on peut traduire par quel gâchis !) qui lutte entre autre pour une meilleure utilisation des ressources de la terre.

jeune homme portant un furoshiki avec motif de Karakusa.

Extrait du livre Furoshiki, Japanese Wrapping Cloths, Akihiko Takemura, 1994.

En effet cet art d’emballer avec du tissu est véritablement un acte écologique. En quelques chiffres : + de 500 milliards / an de sacs plastiques consommés dans le monde.
Utilisation moyenne d’un sac : 20 minutes. Dégradation : 100 à 400 ans.

Cet objet de consommation courante est un véritable fléau, responsable au quotidien de la mort de nombreuses espèces animales. Il libère aussi des substances toxiques (dioxines) lors de son incinération, sans parler d’une véritable pollution visuelle des paysages.

En France, la nouvelle loi votée en juillet 2016, interdisant les sacs plastiques à usage unique dans tous les commerces, est un vrai progrès.

11 millions de tonnes de papier sont consommés chaque année en France dont 50 millions de rouleaux de papiers cadeaux vendus. Ces papiers cadeaux sont souvent non recyclables alors que le tissu est réutilisable (conversion de foulards, paréos, chutes de tissus, nappes, etc. en furoshiki) et recyclable en isolant thermique et phonique, comme le métisse du Relais par exemple.

© Le Relais – Récupération et tri du textile en Relais.

© Le Relais – Pose de l’isolant métisse.

Le furoshiki remplace de façon très esthétique et pratique les sacs plastiques et les cabas ordinaires. On peut réutiliser le furoshiki à volonté car les tissus sont en général très résistants.
Lorsqu’on offre un cadeau, on a deux possibilités : soit récupérer son furoshiki pour le réutiliser ensuite, soit le laisser au destinataire du présent qui pourra à son tour le réutiliser et faire vivre le furoshiki qui se chargera d’une certaine histoire, d’un vécu émotionnel, non dénué d’intérêt. L’art du furoshiki sera ainsi diffusé largement.

 

 

Description :

Les furoshiki peuvent être de différentes tailles. Traditionnellement légèrement rectangulaires, on parle souvent de carré par commodité. De nos jours il existe de plus en plus de furoshiki carrés.

45 ou 50 cm : en soie ou synthétique pour emballer les bento (boites à déjeuner) ou emballer les petits cadeaux (boite de chocolats, boite à bijoux, etc.)
68, 70 ou 75 cm : en coton, synthétique, ce sont les tailles les plus courantes pour l’emballage cadeaux car il offre beaucoup de possibilités.
90 ou 105 cm : en coton, pour porter les courses, les bouteilles à offrir, les affaires de piscine, de la plage, du weekend ou bien en sac à main.
110 ou 130 cm : en coton, pour envelopper les coussins, les vêtements que l’on range au placard.
175 à 230 cm : très grand pour emballer les couettes par exemple.

Pour le transport des objets, il faut plutôt utiliser du coton résistant.
Pour les cadeaux, on utilise traditionnellement de la soie, du crêpe (chirimen), aujourd’hui plutôt du synthétique (crêpe de rayonne ou de polyester par exemple), souvent réversible avec deux côtés de couleur et motifs différents.

Pour fabriquer un furoshiki c’est très simple il faut un carré de tissu de la taille souhaitée et faire 4 petits ourlets (ou couper aux ciseaux cranteurs). On peut donc le faire soi-même et choisir des tissus selon ses goûts.

Utilisation :

Elles sont très nombreuses.
Sac à main, cabas, sac à dos, sac pour ordinateur portable ou instrument de musique, porte-bouteilles, porte-livres, emballage de bouquets de fleurs ou plantes en pot, emballage cadeaux (boite carrée, rectangulaire, ronde, etc.), pour s’asseoir sur la plage ou dans l’herbe, pour changer bébé, en nappe, en plaid, en housse à coussin. Pour les petits carrés, comme foulard ou bandeaux à cheveux, etc.

Enregistrer